Quand Dubut de Laforest s'intéresse à la morphine, son roman prend la forme d'une tragédie moderne.
En 1891, Jean-Louis Dubut de Laforest publie Morphine. Auteur à succès de romans feuilletons dont certains feront scandale, il consacre celui-ci au dérivé de l’opium découvert au début du XIXe siècle et qui tient son nom de Morphée, fils d’Hypnos (le sommeil). La morphine sera d’abord utilisée dans les hôpitaux militaires pendant les guerres qui émaillent la fin du XIXe siècle en raison de ses effets analgésiques qui soulagent les blessés.
Mais beaucoup de soldats vont la populariser à leur retour et très vite elle se répand dans toute la société en raison du sentiment de plaisir immédiat qu’elle procure. Ainsi, les morphinomanes vont devenir les premiers toxicomanes de l’ère industrielle.
À travers les destins de Raymond de Pontaillac et de Blanche de Montreu, l’écrivain aborde avec précision ce moment de l’histoire des drogues. Appuyé sur les recherches scientifiques de l’époque, ce roman aux allures de tragédie est un parfait reflet d’un phénomène social dont on sait aujourd’hui les dangers.
Morphine est dédié par l'auteur à Cesare Lombroso.