Dans l’enfer des souteneurs et des proxénètes des années 1890.
Les Marchands de Femmes, troisième livre de La Traite des Blanches, mœurs contemporaines, nous fait plonger dans l’enfer des souteneurs et des proxénètes des années 1890.
Ovide Trimardon et la baronne de Stenberg sont les marchands de femmes. Véritables prédateurs, ils font leur commerce et se nourrissent de la faiblesse des jeunes filles, de la lâcheté et de la cupidité de leurs contemporains. Pour eux, les femmes sont une marchandise que l’on choisit, que l’on échange, les corps sont réduits à des objets passifs que l’on malmène à loisir, à l’image de Raymonde Parigot, violée au début du roman.
Dans l’œuvre de Jean-Louis Dubut de Laforest, l’univers obscur de la prostitution croise celui de la haute bourgeoisie parisienne incarnée par Valentin de Beaugency, la duchesse de Chandor ou encore Antonia Le Corbeiller, Madame Barbe-Bleue, dont les intrigues sentimentales et criminelles se poursuivent : on assiste à l’enlèvement, la claustration puis à l’évasion de sa belle-fille, Ève, dont l’amour pour César Brantôme se heurte à l’avidité de la marâtre.
La tétralogie de Jean-Louis Dubut de Laforest n’est pas seulement un vibrant réquisitoire contre « l’odieux trafic de la chair neuve », par les intrigues qu’il entremêle, il met aussi en scène toute la difficulté à aimer dans le monde contemporain.
L’édition 2010 des Marchands de Femmes a été établie par Victor Flori à qui on doit aussi celles de Madame Barbe-Bleue et de Morphine.